Disparu il y a un peu plus de vingt ans, le pilote cévenol est resté présent dans de nombreuses mémoires. Pour Echappement Classic, quelques-uns de ses amis ont ravivé leurs souvenirs.
Texte Philippe Carles – Photo Jean-Luc Taillade/Archives Echappement
Avec les Chauche, Oreille, Chatriot, Auriol, Loubet, tous révélés à l’aube des années 80, Philippe Touren faisait partie de ce que l’on appelait alors « la relève », prête à prendre la place des anciens comme Thérier, Nicolas, Andruet, Darniche, etc. Grâce à Renault Sport, Touren a presque mis le pied à l’étrier du professionnalisme, mais hélas, sa carrière n’allait pas survivre à l’interdiction des Groupe B en rallye. Retraçons le fil de sa carrière pour mieux comprendre cet échec…
« Dans sa jeunesse, Philippe était d’allure chétive, et les médecins conseillèrent à ses parents, dont le père était promoteur à Montpellier, de lui faire prendre l’air de la montagne. C’est ainsi qu’ils louèrent l’été une maison à Camprieu, où ils avaient déjà de la famille, avant d’y acheter plus tard une résidence secondaire », se rappelle Bernard Causse, qui avec son frère Jean-Pierre habitait le même village. Camprieu se situe à l’ouest du Mont-Aigoual, on y accède par le fameux col du Minier. Tous les gamins de la région, dans les années 70, étaient fascinés par la Ronde Cévenole, qui se déroulait justement sur la descente du Minier. « Le grand-père de Philippe lui fait d’abord découvrir la chasse et surtout la pêche, deux passions qui, avec la cueillette des champignons, ne le quitteront jamais. Dans son adolescence, il pratique plusieurs sports avec succès, le ski ainsi que le football dans l’équipe locale. Sa passion pour les rallyes vint plus tardivement, vers 18 ans, lorsque nous l’avons emmené voir la Ronde. Notons également que l’équipe Alpine logeait alors à Camprieu lors de cette épreuve, ce qui nous permettait d’apercevoir de près ses pilotes. »
Philippe roule alors avec une Fiat 124 Sport, il aime conduire vite, et dispute quelques gymkhanas. Le virus est pris, et son père, qui entrevoit les facultés de son fils, l’aide à acquérir une Rallye 2 avec laquelle il participe à des courses de côte, aux Cévennes, puis à la Ronde Cévenole 1977, terminant à une jolie 23e place au scratch… Le voilà pris dans l’engrenage. Comme pour tous les débutants, ses premières courses passent relativement inaperçues, mais très vite Philippe se crée un réseau d’amis, les frères Causse bien sûr qui courent eux aussi en Rallye 2, ainsi que Gérard Marcon et son frère Freddy, lesquels préparent du côté de Sauve de nombreuses autos pour les pilotes du coin…
« En 1978, nous avons créé l’Ecurie Mont-Aigoual, dont le président d’honneur était Jean-Claude Andruet, dans le but d’aider Philippe, continue Bernard Causse. Nous organisions des bals, des lotos, dont la recette servait à financer notre petite équipe d’assistance, dirigée par Marcon. Puis Philippe est parti effectuer son service militaire à Canjuers, ce qui l’a amené à disputer les Milles Pistes, en 1979, sur une 104 ZS louée à Bruel (Ndlr : Touren participera de nouveau au Rallye des Mille Pistes 1980 sur une Peugeot 504 Ti, avec un autre abandon). Après l’armée, son père le finance encore, en l’aidant à acquérir une Porsche 2,7 L, puis à louer une Groupe 4. De loisir, les rallyes sont devenus une vraie passion, avec des objectifs toujours placés à la hausse. Dans tout ce qu’il pratiquait, Philippe était un gagneur, il avait vraiment le goût de la compétition. Mais question personnalité, il faut reconnaître qu’il était un peu un enfant gâté, souvent difficile à vivre. Ce qui ne l’empêchait pas de déconner tout le temps, sauf lorsqu’il se replongeait dans la nature, un endroit qui le calmait et où il se sentait bien. » [...]
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