Bernard Darniche est un champion atypique. Cet ancien cycliste venu à l’automobile par hasard s’est constitué l’un des plus beaux palmarès mais avoue n’y avoir pris aucun plaisir. Sauf peut-être à ses débuts, avant qu’un accident ne remette en cause sa façon de courir.
Propos recueillis par François Hurel – Photo Adolphe Conrath
S’il est né en Gironde, Bernard Darniche a passé sa jeunesse en région parisienne. Compétiteur dans l’âme, c’est dans le cyclisme qu’il a débuté sa carrière sportive : « Le vélo, c’était mon truc et ça marchait bien pour moi. Je n’ai d’ailleurs jamais cessé d’en faire, ce qui m’a permis d’avoir une super condition physique. J’ai arrêté la compétition en 1964 alors que je m’apprêtais à devenir professionnel. C’était une période où je doutais un peu de mon avenir et je n’étais pas du tout passionné par l’automobile. J’en étais tellement loin que j’avais eu du mal à obtenir mon permis et que je roulais dans une vieille 4L. »
C’est le hasard qui va mener Bernard vers ce monde inconnu : « En forêt de Fontainebleau, je me suis arrêté pour aider un automobiliste en panne. C’était Michel Loiseau, un des bons rallymen de l’époque. Je suis devenu son ami, j’ai commencé par lui faire l’assistance, puis il m’a proposé de devenir son copilote. Il avait une conduite très aboutie et j’ai tout appris à ses côtés. Ce fut très important pour moi de recevoir ces fondamentaux. » C’est ainsi qu’en 1965, l’équipage Loiseau-Darniche remporte le rallye du Touquet en National, sur Cooper S.
Les débuts sur NSU
L’année suivante, Bernard décide de passer au volant. Il achète une NSU 1000 TT, d’occasion, qu’il retape chez lui avec son ami Bernard Demange. Sa visite chez Louis Meznarie lui vaut une fin de non-recevoir : « Je prépare des voitures pour les pilotes, pas pour les gens qui vont voir les courses », lui répond le préparateur. Aiguillonné par ce refus, Darniche s’aligne au Touquet en Groupe 2 et remporte son premier rallye en National. Plus tard, Meznarie préparera ses NSU officielles, mais n’anticipons pas. Il achève cette première saison, marquée par quelques performances de choix, à la 2e place du Trophée Ceida-NSU derrière Loiseau. « Je ne me sentais pas légitime en tant que pilote, mais à mon grand étonnement, j’ai été pris dans une spirale positive. J’ai été porté par un élan de sympathie. J’ai bénéficié du soutien amical et très partial d’un grand ami cycliste, Roger Jonquet, qui m’a fait de bons papiers dans L’Equipe. Les Robert Chapatte, Jean- Michel Leulliot, Bernard Spindler m’ont pris en sympathie car je venais d’un autre milieu. Cela m’a valu beaucoup de retombées. »
Parmi les supporters de l’ancien cycliste, figure aussi Jo Lanier, concessionnaire Renault à Etrechy (Essonne). Celui-ci confie à Bernard une Alpine 1 100 cm3 qui n’est plus de première jeunesse et dont la préparation laisse à désirer. Une 3e place au rallye de Rouen fut le seul résultat notable d’une saison 1967 marquée par de nombreux abandons. Les choses s’améliorent en 1968 avec trois victoires en début de saison : Touraine, Maine et Rouen. « J’ai été repéré par Jacques Cheinisse, qui m’a fourni un moteur d’usine 1 300 cm3 pour la Ronde Cévenole. » Que Bernard termine à la 4e place des GT et vainqueur en Groupe 3. Alpine l’envoie aussi disputer le Tour de Madère, où il abandonne rapidement. Mais c’est au volant d’une NSU qu’il achève la saison. Avec le proto 1300 officiel, l’équipage Darniche-Demange se classe 6e en Corse et 7e aux Cévennes. [...]
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