François Guiter (Elf) : le sport automobile est en deuil

En 2009, le Circuit des Remparts d'Angoulême rendait hommage à François Guiter. Autour de lui, on retrouvait quelques-uns des pilotes qu'il accompagna. De gauche à droite : Jean-Pierre Nicolas, Alain Prost, François Guiter, Jean-Pierre Beltoise, Henri Pescarolo et Jean-Pierre Jabouille. (photo Christian Chiquello/Echappement Classic)

En 2009, le Circuit des Remparts d’Angoulême rendait hommage à François Guiter. Autour de lui, on retrouvait quelques-uns des pilotes qu’il accompagna. De gauche à droite : Jean-Pierre Nicolas, Alain Prost, François Guiter, Jean-Pierre Beltoise, Henri Pescarolo et Jean-Pierre Jabouille.
(photo Christian Chiquello/Echappement Classic)

C’était un homme impressionnant. Par sa grande taille, sa corpulence et ce regard « qui vous capte entièrement en quelques secondes », comme l’a si bien écrit Jean-Marc Chaillet dans son livre « Les ronds rouges arrivent » (Editions du Palmier) relatant le lancement de la marque Elf et les débuts de son implication en compétition. François Guiter, qui vient de nous quitter à l’âge de 86 ans, a été l’artisan de tout cela. Et bien plus encore : sans lui, le sport automobile français – mais aussi international – n’aurait pas été le même.
Grâce à François Guiter, son emblématique patron de la compétition, la marque Elf fait partie de l’ADN du sport automobile français. Le pétrolier a accompagné les aventures majeures de la fin des années 60 et du début des années 70 : l’épopée Matra, avec la Formule 3, la Formule 2 et la Formule 1, culminant avec le titre de champion du monde des pilotes conquis par Jackie Stewart et le titre chez les constructeurs en 1969. Avec Elf, toute une génération de pilotes accède au plus haut niveau : les Beltoise, Pescarolo, Servoz-Gavin, Cevert. Dans ce registre, le pétrolier accompagne les formules de détection des jeunes talents, comme la Coupe R8 Gordini (et toutes celles qui lui succéderont) ou la Formule France. Plus tard, ce sera au tour du Volant Elf, qui sortira une autre génération de pilotes, à partir de Patrick Tambay, en 1972. Le plus capé d’entre eux sera un certain Alain Prost, vainqueur de la finale en 1975. Elf, c’est aussi l’endurance, avec Matra, et le rallye, avec Alpine. En 1973, la marque peut s’enorgueillir d’être championne du monde en Formule 1 avec Jackie Stewart – le pétrolier ayant été partenaire dès le début de l’écurie Tyrrell – et en rallye, avec le titre constructeurs (premier du genre), décroché par Alpine-Renault. La saga Renault, au Mans et en Formule 1, sera également étroitement associée à Elf. Impossible ici, d’énumérer tous les faits d’armes du pétrolier, tous les pilotes promus au plus haut niveau. Un grand monsieur s’en est allé et c’est tout le sport automobile qui est en deuil.

(Edito à retrouver dans notre numéro 51 de décembre, en vente à partir du 22 novembre)

 

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