Il y a vingt ans, la renaissance des 1000 km de Paris accompagna le renouveau de l’Endurance. Transfuge du Supertourisme, Jean-Claude Basso porta son choix sur la Venturi 600 LM et eut l’audace de contacter Henri Pescarolo. Il en fut récompensé par la victoire la plus prestigieuse de sa carrière.
Propos recueillis par François Hurel – Photos DPPI
Gérant d’un garage à la Plaine Saint-Denis avant d’ouvrir BM 92 à Gennevilliers, Jean-Claude Basso a commencé à courir en courses de côte, en 1974 : « J’avais une Formule Libre Caugaro équipée d’un moteur de Formule Renault. Je faisais ça avec des bouts de ficelle, mais j’avais gagné à Villeneuve-sur- Lot, ce dont j’étais assez fier. J’ai gardé cette voiture deux ans avant de passer à la Simca Rallye 2 puis aux BMW 3.0 CSI et CSL. »
Devenu spécialiste de la marque bavaroise à travers sa propre entreprise, Jean-Claude y restera naturellement fidèle, passant au circuit en 1977. Il court alors au coup par coup, au gré de ses possibilités, remportant un championnat régional en 1978 avant de se risquer en Production. A partir de 1984, il va devenir un adepte de la 2e division de ce championnat, appelée Critérium, puis Challenger. Avec en point d’orgue deux titres en 1986 et 1987 sur sa BMW 635.
Jean-Claude restera un pilier du Supertourisme par la suite, connaissant sa meilleure saison en 1990, lorsqu’il obtient trois podiums avant de terminer 7e du Championnat de France. Mais il n’allait pas tarder à changer d’orientation. « Le Supertourisme commençait à s’effriter et les premières courses de GT avaient lieu. Patrick Peter m’avait dit qu’il allait lancer un championnat. Je me suis dit que je m’achèterais bien une Porsche ou une Venturi. J’ai réussi à embarquer un sponsor et après avoir discuté avec les gens de Venturi, j’ai opté pour une 600 LM : elle avait un look exceptionnel ! Ma voiture ne pouvant être livrée à temps pour la course de Dijon, j’ai disputé celle-ci sur une autre 600 LM et je n’ai pas été déçu. J’ai aussi participé aux préqualifications du Mans, mais n’étant que suppléant, je n’ai pas été pris, malheureusement. »
A défaut du Mans, Jean-Claude peut disputer les 1000 km de Paris, programmés fin mai à Montlhéry. Ce retour de l’épreuve sur l’autodrome parisien, après 23 ans d’absence (la dernière édition, en 1972, avait eu lieu à Rouen), est dû à Bernard Consten et Patrick Peter, qui n’ont pas craint de lancer des GT sur un circuit déjà jugé obsolète un quart de siècle plus tôt. Certes, il ne s’agit plus d’emprunter le grand tracé, mais l’anneau est toujours là et il n’a pas rajeuni. Pas de quoi effrayer Jean-Claude Basso, qui va pourtant y risquer sa belle voiture neuve. « Elle m’a été livrée quinze jours avant la course et je n’ai effectué qu’une dizaine de tours sur le circuit de Venturi, près de Nantes. »
Reste alors à trouver un équipier et là, Jean-Claude a une idée de génie : « J’ai contacté Henri Pescarolo une dizaine de jours avant la course. Je pensais qu’il y avait un super coup à faire, car il avait gagné les 1 000 km 25 ans plus tôt (avec Jean-Pierre Beltoise sur Matra 650 – voir le n°10 d’Echappement Classic). Il me connaissait de nom mais il n’y avait pas de lien entre nous. Je suppose qu’il s’est renseigné sur moi pour savoir si j’étais sérieux. En tout cas, il m’a donné son accord et nous avons décidé de faire la course à deux. [...]
Retrouvez l’intégralité de l’article dans le n°45 en vente en ligne sur hommell-magazines.com.