Souvenirs : Alain Prost (Formule Renault 1976)

alain-prost-1976En 1976, tandis que Lauda et Hunt entamaient leur rush vers la conquête du titre mondial, Alain Prost débutait en Formule Renault, dominant ses adversaires avec une aisance incomparable. La relève était pressée de rejoindre l’élite.
Propos recueillis par François Hurel – Photo DPPI

Alain Prost aurait pu devenir footballeur, mais un tour de kart sur une piste des environs de Cannes changea son destin. En quatre saisons (de 1972 à 1975), il se construisit un palmarès enviable qui l’amena naturellement vers l’automobile : heureuse époque où un kartman talentueux pouvait recevoir une bourse de la fédération pour s’inscrire dans une école de pilotage (Winfield au Castellet), y remporter le Pilote Elf et débuter sans bourse délier en Formule Renault ! Double champion de France de Karting en titre, le Couramiaud (c’est ainsi qu’on appelle les habitants de Saint-Chamond) n’a pourtant pas débarqué en terrain conquis sur le Circuit Bugatti, au printemps 76 : « Je suis arrivé comme un débutant car c’était ma première course en voiture. Le fait d’être lauréat d’une école de pilotage me donnait une pression supplémentaire. Chez Elf, on nous disait clairement : “ Si tu gagnes, tu as le budget ; si tu ne gagnes pas, t’as plus rien ! ” Et je m’étais mis moi-même une pression supplémentaire en voulant gérer mon équipe, avec un mécanicien qui s’appelait Jean-Pierre Nicolas, un homonyme du rallyman. Je disposais d’un budget de 100 000 francs, d’un fourgon et d’une remorque. Je vivais à moitié chez mes parents à Saint-Chamond et à moitié à Magny-Cours, dans ma caravane ou chez Jeannette. J’avais fait quelques essais avant la première course et je demandais souvent l’avis de Tico Martini, car je partais du principe que dans une formule de promotion quasi-monotype, le coup de volant ne suffisait pas. Il fallait obtenir une osmose avec la voiture en exploitant ses réglages. »

La première au Mans

Avec un moteur préparé par le regretté Bernard Mangé, alias « Nanar », la Martini MK17 bleue était donc fin prête pour la première manche, programmée au Mans début avril : « Il avait plu pendant les premiers essais. J’avais mis une roue sur une bordure très humide, partant en tête-à-queue et tapant le mur. J’avais ensuite aidé mon mécano à réparer, car à l’époque, on bossait ! Jean-Marie Dumazer, de Elf, était venu me voir en me disant “ Petit, si ça continue comme ça, ça ne va pas le faire. ” A cause de cette sortie, je suis parti en milieu de grille, mais je suis remonté et j’ai gagné la course (10e temps des essais, Alain gagna sa manche qualificative avant de dominer la finale, Ndlr). Quelle sensation incroyable de se sentir au niveau ! C’était pour moi une première délivrance car, malgré tout, je ne savais pas où j’allais me situer, je ne connaissais pas la concurrence. Pour toutes ces raisons, ce fut sans doute la course la plus marquante de ma saison. » [...]

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