Le Mans Classic 2018 (6-8 juillet) : la légende s’étoffe
Le Mans Classic n’en finit pas d’élargir son champ d’action. Deux ans après l’introduction des Groupe C, l’arrivée d’un plateau Global Endurance Legends en démonstration permet de revisiter l’histoire complète des 24 Heures du Mans.
Le Mans Classic n’échappe pas à la tendance actuelle de tout chiffrer : il y a deux ans, l’épreuve organisée par l’ACO et Peter Auto avait accueilli 123 000 spectateurs, 600 voitures en piste et plus de 100 clubs représentant 60 marques à travers 8500 voitures. Des chiffres vertigineux qui ont toutes les chances d’être dépassés les 6, 7 et 8 juillet pour la 9e édition.
Deux anniversaires seront célébrés à cette occasion : les 40 ans de la victoire de Renault et les 70 ans de Porsche. Renault Classic ressortira pour cette grande occasion l’Alpine A443 ex-Jabouille-Depailler, qui sera pilotée dans le plateau 6 par Loïc Depailler, Julien Piguet et Alain Serpaggi. Quant à l’A442B victorieuse en 1978, elle emmènera la parade Alpine avec Jean-Pierre Jaussaud au côté d’un des fils de Didier Pironi.
Côté allemand, l’événement sera l’organisation d’une course annexe dénommée Porsche Classic Race Le Mans, qui regroupera 70 Porsche de 1952 à 73 (956, 550A, 911, 904, 906, 914). La 2.0 L Cup sera intégrée à ce plateau dont les vedettes seront Gérard Larrousse et Klaus Ludwig, tous deux au volant d’une 911 ST.
Apparu il y a deux ans, le Jaguar Classic Challenge est reconduit, la succession d’Andy Wallace, vainqueur en 2016 sur une Type D, étant ouverte. Idem pour le Groupe C : au milieu des Jaguar, Porsche 962 C, Spice, Tiga, Nissan ou Toyota qui forment l’ossature du plateau, on note la présence de quelques voitures françaises : les deux Peugeot 905 de Guénat et Maris, la Rondeau M382 de « Mr John of B », la Courage C26S de Kjallgren et la Sthemo de Gadais. Initialement annoncé au volant de la Jaguar XJR9 victorieuse en 1988, Jenson Button ne sera finalement pas au départ…
Pour leurs débuts au sein de l’événement, les Global Endurance Legends (à ne pas confondre avec la série Masters Endurance Legends chapeautée par Nicolas Minassian) se contenteront de deux démonstrations, vendredi soir et samedi midi. Ce sera l’occasion de revoir en action ces « jeunes retraitées » que sont les McLaren F1 GTR, BMW V12 LMR, Bentley Speed 8, Panoz GTR-1, Audi R8 ou Peugeot 908 sans oublier la Porsche 911 GT1 gagnante il y a 20 ans, au volant de laquelle on retrouvera Stéphane Ortelli. Ainsi, c’est toute l’histoire des 24 Heures qui sera revisitée.
Aussi intéressantes soient-elles, ces courses ou démonstrations annexes ne doivent pas faire oublier que Le Mans Classic est d’abord consacré aux voitures de 1923 à 1981, à travers les six plateaux habituels, qui disputent trois courses chacun (avec départ type Le Mans « symbolique » pour les quatre premiers plateaux, comme l’exige le respect de l’histoire). Avec un total de 21 courses et 2 démonstrations, sans compter les parades, l’action en piste sera omniprésente durant trois jours et il faudra donc faire des choix pour trouver le temps d’aller flâner dans les allées pour y découvrir les stands des exposants, les voitures de clubs, les 24 voitures composant l’exposition Le Mans Heritage Club ou les « modèles réduits » réservés aux apprentis-champions de Little Big Mans.
Sans oublier la vente aux enchères Artcurial, qui se tiendra le samedi à 14 h et dont la vedette sera la Ferrari 365 GTB/4 ex-NART, que Grossman-Chinetti Jr menèrent à la 5e place de l’édition 1971.
(François Hurel – Photos Mathieu Bonnevie)