Jean-Pierre Beltoise n’est plus

Jean-Pierre Beltoise en 2011, avec la Matra MS1 F3 qui lui permit de remporter une victoire historique à Reims, en 1965 (photo Henri Thibault)

Jean-Pierre Beltoise en 2011, avec la Matra MS1 F3 qui lui permit de remporter une victoire historique à Reims, en 1965 (photo Henri Thibault)

Victime d’une hémorragie cérébrale, Jean-Pierre Beltoise s’est éteint lundi 5 janvier, à l’âge de 77 ans, au Sénégal, où il passait ses vacances d’hiver en compagnie de son épouse, Jacqueline.
D’abord pilote moto (11 fois champion de France), Jean-Pierre Beltoise aborde le sport automobile en 1963 sous les couleurs de René Bonnet, marque pour laquelle il décroche l’Indice énergétique aux 24 Heures du Mans en compagnie de Claude Bobrowski. Puis viennent les débuts en monoplace, en 1964, avec la René Bonnet F2, et le terrible accident des 12 Heures de Reims, dont son bras gauche portera les séquelles à vie.
Après cette douloureuse épreuve, le pilote parisien négocie une phase décisive de sa carrière avec Matra et le titre de champion de France de Formule 3 en 1965. Le début d’une longue carrière qui le mène en Formule 1, toujours avec Matra, en passant par le titre de champion d’Europe de Formule 2 en 1968. Equipier de Jackie Stewart, champion du monde en 1969, il contribue au titre Constructeurs décroché par la marque française cette année-là (lui-même terminant à la 5e place du championnat Pilotes). Mais c’est chez BRM qu’il remporte le Grand Prix de Monaco 1972, au terme d’une course héroïque disputée sous la pluie. Pilote éclectique, « JPB » abordera également l’endurance (plusieurs victoires dans les courses de 1000 km ou 6 heures avec Matra, 1er GTP aux 24 Heures du Mans 1976 avec Inaltera) mais aussi le rallye, la course de côte (5 victoires consécutives au Mont-Dore de 1966 à 1970, entre autres, sur Matra F2, F1 et Elina, marque de sa création), le Rallycross (champion de France 1979 sur Alpine A310 Politecnic 1600), la Production, dont il fut l’un des instigateurs (champion de France en 1976 et 1977 sur BMW), les courses sur glace ou le Tour Auto, épreuve mixte qu’il remporte en 1970 au volant de la Matra MS 650, en compagnie de Patrick Depailler et Jean Todt…
Impossible, ici, de résumer de manière exhaustive la carrière de celui qui restera le pilote emblématique du renouveau du sport automobile français du milieu des années 60. Nous aurons l’occasion de revenir plus en détail, dans notre prochain numéro (parution le 21 février) sur la trajectoire de cet homme attachant qui avait également mis son expérience du pilotage au service de la sécurité routière en fondant l’école Conduire Juste.
En attendant, nous garderons précieusement, entre autres très nombreux souvenirs, cette journée à Montlhéry, en 2011, qui vit Jean-Pierre réuni avec la Matra MS1 F3, fraîchement restaurée, avec laquelle il s’était imposé à Reims, en 1965 (photo) : des retrouvailles que nous avions immortalisées dans notre numéro 13 (juillet 2011) avec un récit d’Henri Thibaut, auteur de la restauration avec une bande de fidèles copains de Jean-Pierre Beltoise.
Nous regretterons infiniment cet homme qui avait le sens de l’amitié et présentons nos condoléances émues à Jacqueline, son épouse, Anthony et Julien, ses fils, ainsi qu’à tous ses proches.
(William Pac, rédacteur en chef)

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