En janvier 1977, Alain Beauchef a réalisé, pour ses débuts au Monte-Carlo, un exploit dont il n’aurait même pas osé rêver : être le premier leader du rallye devant tous les favoris, emmenés par Sandro Munari et son invincible Lancia Stratos. Un heureux hasard et une sacrée blague… mais pas que !
Propos recueillis par François Hurel – Photo DPPI
Au cours d’une carrière des plus versatiles, Alain Beauchef a, comme tout amateur, dû composer avec son activité professionnelle. S’il a obtenu quelques succès, son palmarès ne se distingue pas de celui de centaines d’autres pilotes, certes talentueux, mais qui n’avaient pas l’étoffe d’un Prost ou d’un Loeb pour marquer l’histoire de notre sport. A moins d’un événement sensationnel. C’est précisément ce qui est arrivé à ce Normand d’origine, qui coule désormais une retraite paisible à La Grande Motte. « Je suis né à Flers, où mes parents tenaient une droguerie. Ma passion pour la course est venue en voyant un reportage télé sur les 24 Heures du Mans. Je me suis d’abord entraîné sur les routes du coin avec le break Opel familial, puis j’ai débuté au sein de l’Ecurie Léopard en 1967, comme coéquipier de différents pilotes de R8 Gordini, «Elvick», «Le Tahitien», Lobell.»
C’est l’époque où l’on s’échange volontiers le volant, ce qui permet à Alain de s’aguerrir. En 1968, il s’inscrit à l’école de pilotage de Zolder, sans succès. Puis il va à la rencontre de Denis Dayan, qui lui permet d’intégrer l’équipe Grac durant les vacances de 1969. Son esprit aventurier l’ayant conduit à passer son brevet de pilote d’avion à 17 ans, il disputera deux fois le Tour de France aérien. Avant de se risquer au volant d’une 2CV «toute pourrie» (sic) sur les raids Paris-Kaboul-Paris 1970 et Paris-Persépolis-Paris 1971. Alain suivait alors des études d’ingénieur à Paris et venait de faire ses vrais débuts de pilote. «En 1970, j’ai couru avec ma Fiat 850 S de tous les jours. J’ai débuté au Côte Fleurie où, sur la neige, j’ai signé un 6e temps scratch.» Prémonitoire…
L’appel de la monoplace
En parallèle, Alain conserve un rôle de coéquipier. «Avec Roger Bancal, on a gagné la classe au Tour Auto 1970, sur une Alpine toute neuve. J’ai ensuite disputé trois rallyes avec Denis Gillet, dont la Coupe des Alpes 1971 sur une Opel GT. Puis j’ai fait deux saisons avec Roland Fiat, sur Ascona, dont l’Acropole et le RAC. C’est Jean-Claude Aubriet qui m’a convaincu d’acheter une Opel Kadett 1900 en 1971. Une bonne voiture, mais qui se mettait facilement sur deux roues. Au Vercors-Vivarais, je me suis même mis sur les portières. Après mes études, je voulais me donner un an pour aller courir en Angleterre. Jusqu’au jour où j’ai vu dans L’Equipe une annonce indiquant que Goodyear recherchait un ingénieur. Je me suis donc retrouvé au Luxembourg et comme je gagnais ma vie, j’ai acheté une MEP X27. Dans ma petite tête, la monoplace était le summum, mais j’ai peut-être eu tort de ne pas me concentrer sur le rallye. En Formule Bleue, je tournais autour de la 10e place, je faisais aussi des côtes et des slaloms, pour le plaisir et les résultats. Mon grand regret est d’avoir raté le Volant Echappement. N’ayant pas l’expérience de l’Alpine, j’ai loupé un changement de rapport en finale et j’ai fini 4e alors qu’ils prenaient les trois premiers ! » [...]
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