Après avoir goûté, l’an passé, à deux spéciales en compagnie de Reinhard Klein, l’organisateur du Eifel Rallye Festival, j’ai pu renouveler l’expérience, à bord d’une Ford RS200 Groupe B, aux côtés d’une légende du rallye : Stig Blomqvist !
Texte : William Pac Photos François Baudin/Austral
Rencontré à l’occasion des tests Pirelli P7 Corsa Classic (Echappement Classic n°24), Reinhard Klein, grand nom de la photographie de rallye et adepte des Groupe B, m’avait mis l’eau à la bouche : « Cela t’intéresserait de revenir cette année à l’Eifel Rallye et de monter aux côtés de l’un de nos pilotes invités ? » Revenir à l’Eifel Rallye ? Ça, c’était déjà décidé depuis l’an dernier… Tout, du plateau à l’ambiance ultra-conviviale, en passant par l’organisation impeccable, m’avait séduit. Et les deux spéciales disputées en passager de Reinhard, à bord de sa Metro 6R4, m’avaient définitivement fait tomber sous le charme.
Quelques semaines avant le rallye, je reçois confirmation de la proposition : ce sera avec Stig Blomqvist, à bord de l’une des quatre Ford RS200 présentes ! L’auto (voir encadré) n’est autre que la « B200 YEV » que le champion du monde 1984 fit débuter en Suède, deux ans plus tard… Rendez-vous est pris avec l’Histoire. Me voici replongé en 1986 !
Sebastian, le fils de Reinhard, m’avait suggéré de venir dès le shakedown, disputé jeudi 26 juillet en fin d’après-midi. « Tombé des tréteaux » tout récemment, après un long travail de reconstruction, le joli coupé était en effet en proie à quelques soucis de fonctionnement dans les jours précédant l’épreuve. « Si tu peux monter dans l’auto dès le shakedown, ce sera toujours ça d’assuré », m’avait confié Sebastian…
Un premier tour… avec Wambergue !
Dès mon arrivée, je suis surpris par la foule : les fans sont déjà là par milliers, même si nous n’en sommes qu’aux prémices du rallye. Etonnant ! Sebastian m’accueille, mais me confie très vite qu’il ne sera pas possible de monter tout de suite dans la RS200. C’est Baz Cannon, le préparateur de l’auto, qui assume le rôle de copilote aux côtés de Stig, afin d’analyser le comportement de l’auto. J’ai tout de même l’occasion d’enfiler la combinaison et le casque : Philippe Wambergue m’invite gentiment à effectuer un tour en sa compagnie, à bord de la BX 4TC ! « Sur l’asphalte, je roule uniquement en deux roues motrices, m’explique-t-il. Toutes les pièces sont d’origine, et l’arbre de transmission – une pièce proto en carbone qui date de l’Acropole 1986 – commence à s’effilocher. J’ai peur de le casser… » En traction, ça patine beaucoup, et le temps de réponse du turbo n’arrange pas les choses. Mais le savoir-faire de Philippe, avec quelques coups de freins à main bien placés, permet de savourer ce parcours très étroit, avec des changements de direction marqués, se terminant par un « jump » assez impressionnant.
Retour à Daun, plaque tournante du rallye : la journée du vendredi est consacrée aux vérifications, à la super spéciale sur terre – nouveauté de l’édition 2012 – et à la première spéciale sur asphalte, disputée partiellement de nuit. Exemptée de spéciale « terre », la Ford connaîtra son premier baptême du feu à ce moment-là, et je croise les doigts pour que tout se passe bien. Je suis en effet le premier sur la liste le lendemain… Levé aux aurores, me voilà en tenue, à sept heures du matin, au parc d’assistance situé en plein coeur de la ville. La RS200 est rangée juste à côté de la voiture soeur alignée par John Wheeler, qui n’est autre que l’ancien ingénieur en chef de Ford Motorsport, en charge du projet RS200 à l’époque. S’il y a quelqu’un qui connaît bien l’auto, c’est lui…
Stig arrive. Après une poignée de main devant l’objectif de l’ami Baudin, il me faut régler les harnais. Comme le laisse deviner le gabarit très compact de l’auto, l’habitacle est exigu, et il n’y a pas de place pour ranger quoi que ce soit. Sur la liaison, mon casque voyagera entre mes jambes et celui de Stig entre les deux baquets, sur le tunnel de transmission. [...]
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