Patrick Landon : au service du Losange

patrick landonIl aurait aimé être pilote : il a été, pendant plus de trente ans chez Renault, le « patron » des rallymen, ainsi que l’instigateur de formidables machines de course. Rencontre avec un heureux retraité, toujours aussi passionné.
Propos recueillis par Philippe Carles, Photo : Christian Chiquello/Archives Echappement

Comment s’est déroulé votre enfance ?
Patrick Landon : Ce fut quelque chose de très difficile. Car à l’âge de 18 mois, j’ai attrapé une maladie rare, la tuberculose des os, que l’on commençait à peine à bien soigner à l’époque grâce à l’arrivée de la pénicilline. J’ai passé de longues années à l’hôpital, mais de cette jeunesse difficile, j’ai acquis quelques facultés. D’abord, celle de m’évader rapidement par l’esprit des problèmes immédiats. Ensuite, psychologiquement, cela m’a donné la force d’être toujours positif. Dans mon malheur, j’ai perdu très tôt ma mère, en 1951, et je me suis vite retrouvé seul avec ma soeur, à Marseille. J’ai, en fait, été élevé par ma grand-mère.

A cette époque, votre père, François Landon, était déjà impliqué dans la compétition ?
Il travaillait à Marseille au garage de Robert Manzon, un grand pilote de l’époque. Mon père a commencé à courir avec des 4 CV, et après avoir gagné sa classe aux 24 Heures du Mans 1951, il est monté travailler à Paris au Service Compétition de Renault. A partir de 1952/53, toute la famille l’a rejoint. Beaucoup de pilotes fréquentaient la maison et c’est comme cela que j’ai acquis la passion du sport automobile. J’ai toujours eu des relations admiratives avec mon père. Tout s’est bien passé, jusqu’au moment où j’ai voulu courir à mon tour. Il faut dire que jusqu’en 1985, j’avais une hanche raide et c’était plutôt un handicap… Bref, mon père m’a interdit formellement, à mes 18 ans, de devenir pilote !

Quelle a été votre première voiture ?
Bien évidemment, c’était une Renault, une Dauphine 1093 qui était un ancien mulet du Service Compétition. A son volant, je me régalais. Professionnellement, je travaillais comme vendeur pour la Régie Renault. Lorsque mon père a décidé de quitter son poste pour acheter une concession Renault/Alfa Romeo à Ajaccio, en 1965, il m’a invité à le suivre. Nous nous sommes répartis les tâches : je m’occupais de l’atelier et de l’après-vente, et lui du commercial. Pendant cette période corse, j’ai encore connu un autre coup dur. Je venais d’acheter une R8 Gordini, et en partant l’essayer, j’ai eu un grave accident de la route, un autobus m’a coupé la route à l’entrée d’Ajaccio. Ma jambe raide était cassée à plusieurs endroits, et j’ai encore passé trois années à l’hosto, avec de multiples interventions chirurgicales.

Vous avez ensuite quitté la Corse assez rapidement ?
En 1968, mon père m’avait prévenu : « Je m’embête à la concession, et je veux rediriger un Service Compétition », celui d’Alfa Romeo en l’occurrence. C’était un gros souci pour moi, car alors, le garage allait me prendre tout mon temps. La Corse, je l’adorais et je l’adore toujours, je faisais à cette époque partie d’une bande de pilotes réunis sous la houlette du « Groupe Compétition Corse » : il y avait là les Orsini, Serpaggi, les frères Santonacci, et déjà Jean-Pierre Manzagol. Mais finalement, mon père a décidé de vendre la concession et je me suis retrouvé, fin 1968, à rechercher de nouveau du boulot. Je suis retourné au siège de Renault, et là, j’ai eu une chance extraordinaire. Le directeur du personnel, Jean-Louis Edde, m’a d’abord embauché comme agent technique au Centre d’Essais du Lardy. C’était au bas de l’échelle, mais très vite, j’ai travaillé à réorganiser ce service. En mai 1969, le même m’a proposé une activité plus directement liée à la compétition : intégrer le petit groupe, au Service Compétition, qui s’occupait des pays de l’Est. Il avait compris que j’étais fait pour ce poste, que j’avais un rêve qui ne demandait qu’à se réaliser. J’étais enfin arrivé dans le milieu qui me plaisait le plus, celui de la compétition automobile. [...]

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Une réponse à Patrick Landon : au service du Losange

  1. CHAUMONTET dit :

    PATRICK LANDON EST POUR MOI,LE GRAND MONSIEUR DE RENAULT SPORT, TOUT SIMPLEMENT: B R A V O !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

    SEBASTIEN CHAUMONTET
    CHAMONIX-74

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