Fière de son histoire, la marque au losange n’hésite pas à s’appuyer sur son passé. Un département animé par une poignée de passionnés maintient en activité une formidable collection de voitures des origines à nos jours. Visite et explication.
Texte Pierre Gary – Photos Philippe Maitre
Les occasions de revoir les anciennes Renault en action ne sont pas rares, bien au contraire. Que ce soit dans les neiges du Monte-Carlo Historique, sur la ligne droite des Hunaudières au Mans Classic, sur les circuits des World Series by Renault, lors d’une commémoration ou de l’anniversaire d’un modèle, les voitures sortent, bougent, roulent, vivent grâce au formidable travail réalisé par Renault Classic. Cette collection de près de huit cents voitures retrace toute l’épopée de la marque, aussi bien sur le plan commercial que dans le domaine sportif.
Des témoins de l’histoire que Renault Classic ne couve pas dans la naphtaline, ne congèle pas pour les figer dans le temps mais, bien au contraire, maintient en parfait état de fonctionnement pour les montrer en pleine santé, en totale possession de leurs moyens. Ce service très particulier se trouve au coeur du site de Flins, une véritable ville-usine située à quelques kilomètres de Mantes-la-Jolie, à l’ouest de Paris, dans un grand bâtiment bas que rien ne distinguerait des autres, si ce n’est sa clôture à code et un petit panneau discret « Renault Classic ».
Hors du temps !
On a beau être prévenu, on a beau avoir l’habitude de côtoyer des merveilles sur quatre roues, on se retrouve quand même, quelques longs instants, en apnée après avoir passé la porte métallique, un sas vers un voyage dans le temps. Mais, là, les époques ne défilent pas, elles sont toutes présentes ensemble, intimement mélangées… Fabrice Roche, le responsable du pôle opérations et communication qui nous reçoit et nous guide, nous laisse reprendre nos marques. Le bâtiment n’abrite pas un musée, encore moins une réserve, laquelle se trouve dans l’usine, mais un authentique atelier de course où sont réunies des Renault de toutes époques et toutes disciplines.
« En ce moment, nous préparons des manifestations très axées sur la compétition, comme Le Mans Classic ou les World Series. Il y a beaucoup de voitures de course dans l’atelier » explique Fabrice. En effet, nous découvrons dans le hall de droite de nombreuses Formule 1, depuis la première RS01 Turbo surnommée « Yellow tea pot » jusqu’aux dernières V10 d’Alonso et Fisichella, au milieu desquelles trônent, altière, démesurée et anachronique, la réplique de la 40 CV des records de 1926 et, plus loin, la silhouette bleue surmontée des deux dérives de l’Etoile Filante à turbine.
A gauche, un autre atelier accueille deux R5 Turbo Maxi, la Diac de François Chatriot et la Philips de Jean Ragnotti, vide de sa mécanique. A côté, les deux petites R5 Coupe, une LS et une Alpine, font vraiment riquiqui mais représentent toute une époque. Dans la travée d’en face, deux A442, dont la victorieuse du Mans 1978, une Alpine M65 et une A110 Groupe 4 reçoivent les soins attentifs des techniciens de l’équipe. Un peu plus loin, une balayeuse parisienne du début du siècle attend ses roues en bois munies de bandages en caoutchouc, en cours de réfection chez un spécialiste anglais. Et, devant les bureaux des responsables, une ribambelle de Renault Type A de 1898 suscite des questions : la première de la rangée est authentique, les autres sont des copies d’exposition. [...]
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